Ce 10 décembre, journée internationale des droits humains, la Ligue des droits humains décerne le Prix Régine Orfinger-Karlin au mouvement Bas les Masques.
Tous les 2 ans depuis 1996, la Ligue des droits humains décerne le Prix Régine Orfinger-Karlin, du nom de cette résistante de la seconde guerre mondiale, avocate et première femme admise au Barreau d’Anvers. Ce prix récompense une personne ou une association qui s’est distinguée par son action militante en faveur des droits humains en Fédération Wallonie-Bruxelles, en particulier vis-à-vis des groupes vulnérables ou minoritaires. Il a pour but d’encourager la promotion et la défense des droits humains, tout particulièrement cette année dans la sphère du droit à la santé.
Cette année, le Conseil d’administration de la LDH décerne le Prix Régine Orfinger-Karlin au mouvement Bas les Masques. Bas les Masques est un groupement de couturier·ère·s, bénévoles et professionnel·le·s, dont l’objectif est d’interpeller les pouvoirs publics et la population sur la question de la confection de masques pour les soignant·e·s et le public, afin que ce travail soit reconnu et valorisé.
La crise sanitaire a engendré un besoin urgent de confection de masques. Ce travail, bien souvent effectué par des travailleur·euse·s majoritairement femmes et précarisées, a rapidement été considéré par les autorités et la population comme devant relever de la solidarité. À ce jour, des milliers de couturier·ère·s du Covid n’ont reçu aucune forme de reconnaissance financière pour leur travail. Les appels à bénévoles se poursuivent. Le surmenage, la surproduction ont mis leur santé en péril. Ce collectif vise à dénoncer l’atteinte à leur intégrité et à leurs droits fondamentaux au nom de la santé publique. Par ce prix, la Ligue des droits humains souhaite soutenir ce collectif et, à travers lui, envoyer un message fort contre la dévaluation de ce type de travail, exercé majoritairement par des femmes, et pour la revalorisation de métiers peu visibles mais indispensables, en particulier dans le secteur de la santé.
Deux autres projets ont été nominés :
- L’ASBL Infirmiers de rue. Fondée en 2005 à Bruxelles, cette ASBL utilise une méthodologie basée sur l’hygiène et la santé, afin de créer un lien avec les personnes sans-abri les plus vulnérables et les aider à trouver un logement stable et durable. En 2011, l’aspect logement devient un élément essentiel à son travail. L’association est active via des équipes en rue et une équipe de recherche et de création de logements. Elle développe également des activités de sensibilisation et de plaidoyer pour parvenir à des solutions structurelles qui mettront fin au sans-abrisme à Bruxelles, à Liège et ailleurs.
- Le mouvement La santé en lutte. Composé d’infirmièr·e·s, de sages-femmes, de brancardier·e·s, d’aides-soignant·e·s, de médecins, de membres du personnel de la lingerie, de la restauration, de l’entretien ménager, de technicien·ne·s, de secrétaires, de laborantin·e·s, d’ambulancier·e·s, de patient·e·s, etc, le mouvement La santé en lutte milite pour un système de santé basé sur l’humain plutôt que sur la rentabilité financière. À travers des actions dans l’espace public et des communications, ce mouvement s’organise de manière collective et solidaire pour défendre l’accès à des soins de qualité pour toutes et tous. Il lutte également pour une revalorisation des conditions de travail des travailleur·euse·s du secteur.
Le Prix Régine Orfinger-Karlin sera remis ce jeudi 10 décembre à l’occasion d’un débat en ligne sur les libertés individuelles et la sécurité collective, en partenariat avec Bruxelles Laïque.
10 décembre 2020