The Barber : the man who wasn’t there

Ce film a été projeté par la LDH pour illustrer l’article 10 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme: « Toute personne a droit, en pleine égalité, à ce que sa cause soit entendue équitablement et publiquement par un tribunal indépendant et impartial, qui décidera, soit de ses droits et obligations, soit du bien-fondé de toute accusation en matière pénale dirigée contre elle. »

L’histoire
Durant l’été 1949, dans une petite ville du nord de la Californie, Ed Crane soupçonne sa femme Doris de le tromper avec son patron. Un jour, il fait la rencontre d’un voyageur de commerce qui lui propose de faire fortune. Pour cela, Ed devra s’exercer au chantage et aux pratiques les plus illicites.

Pourquoi la Ligue a choisi ce film ?
Plutôt que d’illustrer doctement le contenu de l’article 10 en présentant une situation allant à contresens du prescrit pour mieux montrer son importance, Droit de Ciné a choisi de proposer une œuvre abordant la thématique de manière décalée en permettant au spectateur de s’interroger sur certaines limites de cet article.

Est-ce qu’une procédure judiciaire qui fonctionne dans les règles garanti la justesse de ses décisions ? Est-ce que le passage d’un accusé devant un tribunal indépendant et impartial est, à lui seul, synonyme d’une justice équitable ? Comment le respect des droits humains dans une procédure judiciaire peut-il encore mener à la peine de mort ?

« The Barber », des frères Cohen, aborde ces trois questions. Bien évidemment, ces deux génies de la mise en scène le font à leur manière, sous la forme d’un hommage virtuose aux films noirs. Ces sujets dans le sujet principal, à savoir le portrait d’un homme, absent au monde, qui scelle sa propre perte, sont traités comme une farce amère où la logique mène à des situations d’une jubilatoire absurdité.

Et à bien y regarder, on peut même parler de film militant : en développant avec une violente ironie les péripéties juridico-barnumesques qui aboutissent à la peine de mort, les frères Coen rappellent la fragilité de la vérité face aux apparences.

« The Barber – L’homme qui n ‘était pas là » de Joël et Ethan Coen (2001) avec  Billy Bob Thornton, Frances McDormand et James Gandolfini

Fiche didactique