« Habiter la ville, habiter la terre » : le procès fictif de la Ligue des droits humains interroge deux urgences auxquelles est confrontée la ville, celles du logement et du climat

Bruxelles, le 12 septembre 2023

Le mardi 17 octobre, la Ligue des droits humains, en collaboration avec Bruxelles Laïque dans le cadre du Festival des Libertés, présentera au Théâtre National « Habiter la ville, habiter la terre », la quatrième édition de son procès fictif. Au centre de ce spectacle-conférence, la confrontation entre droit au logement et droit à un environnement sain (droits de la nature). On interrogera devant la justice de paix ces deux droits fondamentaux, menacés tous deux par des crises aigües: la crise climatique et celle de l’accès au logement.

Le procès fictif écrit et mis en scène par Sophie Delacollette a pour point de départ l’occupation par un collectif de défense de l’environnement, d’un terrain à haute valeur biologique destiné à la construction de logements sociaux. La société de logement, propriétaire du terrain, intente un procès devant la justice de paix pour expulser ces militant·es. Leur occupation entrave la construction de logements sociaux qu’attendent des centaines de personnes en situation de précarité. Parmi elles, une mère de trois enfants témoigne de l’urgence de trouver un logement salubre et accessible.

Accès au logement et adaptation au dérèglement climatique

Sur base de cette histoire inventée et posée sur scène par les comédien·nes, le procès-fictif de la Ligue des droits humains entend interroger l’un des grands défis auquel sont confrontées les villes aujourd’hui, à savoir comment concilier l’urgence de s’adapter au dérèglement climatique et celle de trouver une solution à la crise du logement.

À Bruxelles, les prix des loyers continuent d’exploser, un ménage sur deux répond aux conditions de revenus pour s’inscrire sur la liste d’attente d’un logement social, une liste déjà longue de plus de 50.000 personnes. La région bruxelloise s’est par ailleurs engagée à respecter ses obligations climatiques, ce qui passe notamment par la préservation de la biodiversité et des espaces naturels, remparts nécessaires aux risques d’inondations, de sécheresse et d’îlots de chaleur. Ce bras de fer entre construction de logements et préservation des espaces naturels fait écho à l’actualité, aux quatre coins de la région bruxelloise : Marais du Wiels, friche Josaphat, Donderberg, champ des Cailles, etc.

De la complexité et des nuances dans le débat

Pour apporter de la hauteur à ces deux problématiques, des spécialistes de ces enjeux offriront aux spectateur·rices des clefs de compréhension, iels élargiront le débat pour dépasser une opposition parfois superficielle entre ce que l’on appelle ces deux « fonctions faibles » de la ville, les logements sociaux et les espaces naturels.

Quant aux avocates, elles prolongeront ces réflexions dans la dimension « procès », avec cette année, une immersion dans la justice de paix. Après la justice pénale et protectionnelle lors des éditions précédentes, le procès fiction explore cette année le tribunal dont on dit souvent qu’il est le plus proche des citoyen·nes en ce qu’il en existe 187 en Belgique qui examinent uniquement des affaires civiles (conflits de voisinage, conflits en matière de contrat de bail, petits montants de facture impayée, etc.).

Enfin, comme chaque année, le public se glissera dans la peau de la juge de paix et décidera de l’issue du procès. C’est gratuit, mais il faut réserver sa place ici.

Distribution: 

Juge : Sophie d’Hondt
Greffier : Philippe Moens
Journaliste duplex : François Mazure
Représentant de la société de logement, Luc Lambotte : Dominique Gérard
Aissatou Diallo, mère en attente de logement : Nancy Nkusi
Intervenante logement : Sarah De Laet
Avocate logement : Violaine Alonso
Porte-parole du collectif militant “Zéro Béton”: Marina Yerlès
Intervenant environnement : Allan Wei
Avocate environnement : Sibylle Gioé
Militant.e.s du collectif “Zéro Béton” : Julien Beckers, Arthur Carbillet, Judith Ciselet, Lydie Decouvelaere, Guillaume Gendreau, Mégane Kergoat, Jenny Langlet, Côme Michaux Maimone, Sarah Plume, Alexis Vandist.

Chorégraphie et danse : Einat Tuchman et Juan Cizmar

Écriture et mise en scène : Sophie Delacollette avec l’expertise et l’aide indispensable des spécialistes Violaine Alonso, Sibylle Gioé, Sarah De Laet, Allan-Lee Wei ainsi que des travailleuses et travailleurs de la LDH, Aline Wavreille, Manuel Lambert, Emmanuelle Hardy, Margaux Hallot, Marie-Carmen de Zaldo et Pierre-Arnaud Perrouty

Soutien artistique : Fabrice Murgia

Avec le soutien de la COCOF