Signez la pétition pour transformer la prison de Forest en Musée !

Dans quelques mois, en septembre 2022, la prison de Forest va fermer ses portes. La plupart des détenu·e·s seront transféré·e·s vers la méga-prison de Haren. Et si la prison de Forest devenait un Musée de la Prison, un outil pédagogique et historique ? C’est l’objet de cet appel de la Ligue des droits humains et de l’OIP, l’Observatoire International des Prisons, aux autorités fédérales, régionales et communales.

Le transfèrement des détenu·e·s bruxellois·e·s vers la méga-prison de Haren est prévu dans quelques mois. La prison de Forest, comme celles de Berkendael et Saint-Gilles, va fermer ses portes et nous plaidons pour que ses murs accueillent un Musée pédagogique des prisons.

Pourquoi la prison de Forest ? La prison de Forest a une grande valeur symbolique, historique et sociale. Son architecture est particulière : à l’échelle du monde, elle fait partie des 300 prisons construites selon le « Pennsylvania System », qui prônait l’isolement des détenus, et elle a été élaborée selon le modèle d’Édouard Ducpétiaux, tenant de la pensée carcérale du panoptique, qui permet une surveillance continue des détenu·e·s.

La prison de Forest est aussi l’une des premières prisons belges à avoir « accueilli » une annexe psychiatrique et une aile séparée pour les femmes. Ces prisons construites au cours du 19ième siècle sont en train de disparaître des centres-villes, sous la pression des promoteurs immobiliers.

Transformons la prison de Forest en un lieu de mémoire, d’histoire, d’ouverture d’esprit et de réflexion, à l’heure où les différents « Masterplans Prisons » investissent massivement dans la construction de nouvelles prisons, à l’encontre des analyses criminologiques qui mettent en évidence l’impact négatif d’une telle politique.

On sait par ailleurs que ce genre de projet pédagogique rencontre et intéresse un large public. La preuve ? La prison de Tongres est devenue entre 2005 et 2008 un musée dont les guides étaient d’anciens détenu·e·s. Elle a accueilli des activités sociales et culturelles : des dizaines d’écoles et des centaines de milliers de personnes sont venues la visiter. Ce projet répondait en partie à la demande du secteur social de disposer d’instruments d’éducation et de prévention pour les jeunes, en particulier pour les jeunes fragilisé·e·s, à risque et en difficultés. Ironie de l’histoire, elle est ensuite devenue une infrastructure carcérale pour mineur·e·s.

Il n’existe aucun lieu en Belgique où l’on peut réfléchir à l’histoire de l’incarcération, aux conditions de détention, aux enjeux du monde carcéral. En faire un monde à part, une question taboue, n’est pas la solution : les murs de la prison de Forest doivent devenir ceux d’un musée autour de son histoire et de celle des prisons en général.

Pour signer la pétition, c’est ici.

Le 23 novembre 2021