« On va où, Maman ? », le procès-fiction de la Ligue des droits humains questionne le placement d’enfants

Bruxelles, le 22 septembre 2022

Le lundi 17 octobre prochain, la Ligue des droits humains, en collaboration avec Bruxelles Laïque dans le cadre du Festival des Libertés, présentera la troisième édition de son procès-fiction au Théâtre National : « On va où, maman ? ». Au centre de ce spectacle-conférence, seront évoqués le placement des enfants en institution, le manque de moyens du secteur de l’aide à la jeunesse et le rôle de la société dans la protection de l’enfant.

Nous sommes au tribunal de la jeunesse : Sarah, 9 ans, est en grande souffrance dans sa famille. Sa mère est alcoolique, son père a reçu un ordre d’éloignement pour des faits de violence envers sa femme. Le procès fictif pose dès lors cette question très sensible : Sarah doit-elle, ou non, être séparée de sa mère et être placée en institution ? C’est le public qui devra décider.

Plus de 6.500 enfants en Belgique

Au travers de cette expérience, la Ligue des droits humains veut interroger le placement d’enfants en institution, un sujet douloureux qui reste assez méconnu. Pourtant, il concerne directement 6.552 enfants en Fédération Wallonie-Bruxelles sur un total de 21.260 enfants pris en charge par les services de l’aide à la jeunesse (chiffres à la date du 1er mai 2020). Les réalités qui mènent à l’aide contrainte et au placement sont multiples : violences intrafamiliales, santé mentale, maladie, isolement, précarité, etc. Le placement pose des questions éthiques, sociétales et institutionnelles. S’y joue la tension entre le droit de vivre en famille et l’intérêt supérieur de l’enfant. En filigrane aussi, les questions de précarité puisque les familles concernées par le placement sont souvent des familles vulnérables, défavorisées.

Justice protectionnelle

Les deux premières éditions des procès fictifs de la Ligue des droits humains proposaient de découvrir les arcanes de la justice pénale. Cette année, la Ligue a décidé de mettre la lumière sur un autre pan de la justice: la justice protectionnelle, qui s’exerce au sein du tribunal de la jeunesse. La réalité y est différente, souvent moins conflictuelle que dans les procès pénaux, puisque l’objet est justement l’intérêt supérieur de l’enfant. Mais les enjeux humains y sont au moins aussi importants.

Expérience immersive

Ce procès fictif écrit et mis en scène par Claire-Marie Lievens est une expérience participative, immersive, mêlant théâtre et conférence, tant sur la forme que sur le fond. Des comédien·n·e·s professionnel·le·s partageront la scène avec des avocat·e·s et des expert·e·s de terrain et de la thématique, parmi lesquels Bernard De Vos, le délégué général aux droits de l’enfant. C’est le public, mis dans peau de la juge de la jeunesse, qui décidera si, oui ou non, l’enfant devra être placée.

C’est gratuit, mais il vaut mieux s’inscrire ici.

Les comédiennes et comédiens :

La présidente : Sophie d’Hondt
Le greffier : Philippe Moens
L’enfant : Jannah Tournay
La mère : Catherine Decrolier
La déléguée du Service de Protection de la Jeunesse : Amélie Segers

Les intervenantes et intervenants :

l’avocate de l’enfant : Mariana Boutuil
le procureur : Thierry Moreau
la travailleuse sociale : Laetitia De Bruyn
Le délégué général aux droits de l’enfant : Bernard De Vos