C’est un leitmotiv aux Lundis cosmopolites : Bruxelles, comme capitale, est bien autre chose et beaucoup plus que le point de rencontre entre les deux tribus belgo-belges. À Bruxelles, c’est la somme des minorités qui est majoritaire, et de loin. C’est pourquoi, quand on aspire à gouverner cette ville, on ne peut pas se contenter de plaquer à l’identique un modèle qui serait valable partout. La présidence de cette ville doit être porteuse d’un projet radicalement original pour une ville à nulle autre pareille.
En particulier : la question de l’égalité, dans une ville aussi diverse, doit embrasser tous les domaines en même temps. L’exigence d’égalité selon la culture, la religion ou l’origine ne peut ignorer les disparités en matière sociale et territoriale. Et la réciproque est aussi vraie.
Comment, quand on se déclare candidat au leadership bruxellois, se positionne-t-on par rapport à ces exigences ? Quelles réponses apporte-t-on à celles qui sont formulées par Unia dans deux rapports bien documentés et qui nous seront présentés par son codirecteur Patrick Charlier ? La balle est dans le camp de Zakia Khattabi (Ecolo), Ahmed Laaouej (PS) et David Leisterh (MR) qui seront des nôtres ce soir à six jours d’un scrutin décisif pour notre ville.
[les lundis cosmopolites] sont une proposition de la Ligue des droits humains, avec le soutien de la Région de Bruxelles-Capitale.
Selon une étude qui a beaucoup circulé (OIM, 2015), Bruxelles est la ville d’Europe la plus diverse selon l’origine de ses habitant·es, loin devant Londres, Amsterdam, Paris, Rotterdam, Madrid et Milan qui la suivent dans ce classement. À Bruxelles, en 2021, seuls 22,5% des Bruxellois avaient deux parents belges à la naissance, alors que ce chiffre frôle les 60% en Wallonie et dépasse les 70% en Flandre. Dans la capitale, la présence massive d’une population aux origines multiples se traduit notamment dans la densité de son tissu associatif communautaire et dans la diversité de son personnel politique. Mais nulle part cette multiculturalité de fait n’est véritablement prise en compte comme un prisme de lecture indispensable à une bonne compréhension des phénomènes urbains et des politiques publiques. Malgré des proclamations sympathiques, Bruxelles reste marquée par des discriminations persistantes et par un déni de sa propre diversité ethnoculturelle constitutive.
[les lundis cosmopolites] s’inscrivent dans la perspective des élections à venir en 2024 : principalement les régionales (9 juin) et les communales (13 octobre). Pendant un an, à raison d’une session par mois, il s’agira de donner la parole à la diversité ethnoculturelle bruxelloise à propos des questions politiques et sociétales qui la concernent plus particulièrement. Et, par la même occasion, de faire la promotion de cette diversité et de mieux l’inscrire dans l’identité bruxelloise, au-delà des clichés et des stéréotypes.
[les lundis cosmopolites] auront lieu à la Maison Commune, de l’asbl Cultures et publics, située au 81 rue Mercelis à Ixelles.
Ils seront animés par Maryam Benayad, journaliste, et Henri Goldman, politiste. Le public sera largement convié à participer. La synthèse au vol sera opérée par Edgar Szoc, président de la Ligue des droits humains. Les invité·es seront prioritairement (mais pas exclusivement) issu·es de la population la plus concernée et appartiendront aux mondes associatif, artistique, universitaire et politique. Le pluralisme sera de rigueur.
Entrée libre.