Le scrutin régional du 9 juin a dégagé des vainqueurs et des perdants. Pourtant, trois mois plus tard, on ne voit toujours pas clair dans l’avenir politique de la Région. Celle-ci apparait toujours plus fracturée que jamais, et ces fractures s’additionnent le plus souvent. On essaiera d’en prendre la mesure et on se demandera comment faire pour les réduire, avec les élections communales en vue.
La session sera ouverte par Émilie Van Haute, professeur en science politique au Cevipol (ULB), qui présentera son étude sur les dynamiques du vote à Bruxelles. Sa présentation sera complétée et discutée par Inès Kalaï, doctorante à l’Université Saint-Louis.
Ensuite, on survolera quelques facettes des fractures bruxelloises.
Avec Stephane Vanden Eede (Lire & écrire, campagne « L’humain d’abord » qui rassemble 200 associations bruxelloises), on parlera de la fracture numérique,
Avec Olivier Fourneau et Martin Rosenfeld, d’Inter-environnement-Bruxelles), on abordera quelques-unes des multiples questions que pose la fracture territoriale.
Avec Tom Huddleston et Larry Moffett, Bruxellois de nationalité étatsunienne, de l’association VoteBrussels, on s’interrogera sur la fracture démocratique qui exclut un tiers des Bruxellois du droit de suffrage.
Pourquoi ?
Selon une étude qui a beaucoup circulé (OIM, 2015), Bruxelles est la ville d’Europe la plus diverse selon l’origine de ses habitant·es, loin devant Londres, Amsterdam, Paris, Rotterdam, Madrid et Milan qui la suivent dans ce classement. À Bruxelles, en 2021, seuls 22,5% des Bruxellois avaient deux parents belges à la naissance, alors que ce chiffre frôle les 60% en Wallonie et dépasse les 70% en Flandre. Dans la capitale, la présence massive d’une population aux origines multiples se traduit notamment dans la densité de son tissu associatif communautaire et dans la diversité de son personnel politique. Mais nulle part cette multiculturalité de fait n’est véritablement prise en compte comme un prisme de lecture indispensable à une bonne compréhension des phénomènes urbains et des politiques publiques. Malgré des proclamations sympathiques, Bruxelles reste marquée par des discriminations persistantes et par un déni de sa propre diversité ethnoculturelle constitutive.
[les lundis cosmopolites] s’inscrivent dans la perspective des élections à venir en 2024 : principalement les régionales (9 juin) et les communales (13 octobre). Pendant un an, à raison d’une session par mois, il s’agira de donner la parole à la diversité ethnoculturelle bruxelloise à propos des questions politiques et sociétales qui la concernent plus particulièrement. Et, par la même occasion, de faire la promotion de cette diversité et de mieux l’inscrire dans l’identité bruxelloise, au-delà des clichés et des stéréotypes.
Où ? Comment ?
[les lundis cosmopolites] auront lieu à la Maison Commune, de l’asbl Cultures et publics, située au 81 rue Mercelis à Ixelles.
Ils seront animés par Maryam Benayad, journaliste, et Henri Goldman, politiste. Le public sera largement convié à participer. La synthèse au vol sera opérée par Edgar Szoc, président de la Ligue des droits humains (jusqu’en juin 2024). Les invité·es seront prioritairement (mais pas exclusivement) issu·es de la population la plus concernée et appartiendront aux mondes associatif, artistique, universitaire et politique. Le pluralisme sera de rigueur.
Entrée libre.