Petit Pays, Big Data : Automatisation des discriminations et police ‘prédictive’ en Belgique

Suite à une enquête menée ces deux dernières années, la Ligue des droits humains publie, conjointement avec la Liga voor mensenrechten et Statewatch, un rapport sur le développement de la police ‘prédictive’ en Belgique. En raison des risques inhérents à ces systèmes, notamment lorsqu’ils reposent sur des bases de données biaisées ou sur des statistiques sociodémographiques pour établir leurs recommandations, les résultats de cette étude concluent en faveur de son interdiction.

Les polices du monde entier comptent désormais sur les algorithmes pour analyser leurs bases de données et prédire de futurs crimes et délits ou profiler des coupables en puissance.

La Belgique n’est pas en reste. À Anvers, en banlieue bruxelloise ou à la côte belge, des zones de police ont lancé des initiatives de police dite ‘prédictive’. La Police Fédérale, quant à elle, a mis sur un pied un ambitieux projet de numérisation, i‑Police, intégrant des logiciels d’analyse algorithmique américains et israéliens.

Au niveau local comme au niveau fédéral, le manque de transparence sur ces pratiques est criant, et les quelques informations disponibles sont particulièrement inquiétantes. En effet, la police belge souffre de gros manquements en matière de gestion et de contrôle de ses bases de données. Les informations qu’elles contiennent sont trop souvent biaisées ou infondées. De plus, les systèmes de police prédictive sont connus pour reproduire et exacerber les inégalités structurelles et discriminations à l’égard des groupes les plus marginalisés de la société.

Dans ce contexte, il est urgent de mettre un frein à la fuite en avant technologique et de refuser le déploiement de la police ‘prédictive’ en Belgique.

 

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NB : Le rapport sera très prochainement disponible en néerlandais sur le site web de la Liga.