Recommandations au Premier ministre à l’occasion du sommet spécial sur les grands mouvements des personnes réfugiées et migrantes

Thème: Migrations
Recommandations des coupoles et membres* à l’occasion de la participation de la Belgique au sommet spécial sur les grands mouvements des personnes réfugiées et migrantes, organisé dans le cadre de la 71ème Assemblée Générale des Nations-Unies, à New York, le 19 Septembre 2016.

La Belgique sera invitée à prendre la parole lors du Sommet des Nations Unies sur les grands mouvements des personnes réfugiées et migrantes, le 19 Septembre, à New York ainsi que lors du sommet organisé par les Etats-Unis, le 20 septembre, à New York, consacré également aux mouvements internationaux des personnes réfugiées.

L’année 2015 a été marquée par le déplacement de millions de personnes, forcées à l’exil suite aux conflits, à la pauvreté et à l’insécurité. Le déplacement de personnes ne représente pas un phénomène nouveau, cependant, le monde entier a pris conscience, ces dernières années, de la situation dramatique de celles-ci suite notamment à la diffusion d’images et de témoignages de personnes risquant leur vie à la recherche de conditions de vie sûres et dignes. Les deux sommets qui se tiendront en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies, fin de ce mois, offrent une occasion inouïe pour les chefs d’Etat de marquer leur détermination à prendre et partager leurs responsabilités vis-à-vis notamment de l’accueil des personnes réfugiées à travers le monde.

Le dernier draft de la proposition finale de ce sommet, intensément discuté par les représentants des nations, a été finalement adopté vendredi 09/09/16 par l’Assemblée générale des NU. Celui-ci contient une série de considérations utiles (ex : attention particulière aux femmes et enfants, lutte contre la discrimination, le racisme et la xénophobie, reconnaissance du rôle positif des migrations dans le développement et respect du droit international et des droits humains comme lignes directrices) mais de façon générale, il ne permettra pas aux Etats, de prendre et partager, leurs responsabilités quant à la mise en œuvre de solutions concrètes, sur les court et long termes, permettant de contribuer au bien-être et à la sécurité des personnes réfugiées et migrantes (ex : absence de mesures contraignantes en termes de réinstallation et d’augmentation de possibilités de voies légales de migrations). Face à l’urgence des défis migratoires actuels, les Etats semblent vouloir plutôt éviter d’assumer pleinement leur rôle. Si le sommet ne débouchera pas, semble-t-il, sur les solutions espérées par les communautés concernées et la société civile internationale, il pourrait marquer le début d’un processus onusien transparent et crédible. En effet, les propositions qui découleront au lendemain de ce sommet et le suivi, dans les deux années à venir, qu’il leur sera donné par nos Etats ainsi que la possibilité pour la société civile internationale d’interpeller ceux-ci sur ce volet, seront cruciales dans la résolution de la dite crise migratoire.

Nous, ONG belges, actives dans la solidarité internationale auprès des personnes déplacées et/ou les communautés qui les accueillent dont la Belgique, encourageons notre Etat à donner un signal fort lors de ces deux sommets. Notre pays doit remplir ses obligations liées au respect du droit international mais doit aussi prendre des engagements supplémentaires et tangibles afin de partager davantage la responsabilité des états face aux causes structurelles et à l’accueil du nombre croissant des personnes réfugiées et migrantes.

L’Europe aura été au centre de l’actualité à plusieurs reprises, tant la prise en charge des candidats réfugiés a été problématique, démontrant les failles et faiblesses de la coordination politique européenne en la matière ainsi que l’impunité liée au non-respect des conventions internationales par nos Etats.

La Belgique devrait ainsi se faire porte-voix d’une volonté politique et d’une ambition certaine à prendre les mesures adéquates en vue du partager davantage la responsabilité des états face à de la dite crise migratoire.

     • En encourageant les Etats à appuyer le HCR en vue d’appliquer le Cadre « Comprehensive Refugee Response Framework » pour une prise en charge partagée des personnes réfugiées et à développer un processus transparent et inclusif en vue de l’adoption d’un « Global Compact on Refugees » et d’un “Global Compact for Safe, orderly and Regular Migration” en 2018.

Plus concrètement, sur le plan national, ceci pourrait se traduit comme suit:
    • En développant un plan national pour augmenter le nombre de réinstallations ;
    • En s’engageant à améliorer les conditions d’accueil de toutes personnes réfugiées et migrantes en Belgique et à soutenir les communautés en majorité des pays en développement qui les accueillent, via notamment l’aide humanitaire ;
   • En élargissant les possibilités de voies légales et sûres d’accès à l’Union Européenne (via le regroupement familial, le travail, les études et les visas humanitaires ;toutes ces options permettant d’assurer une meilleure intégration et stabilité pour les personnes réfugiées et migrantes) ;

   • En financement des politiques de développement permettant de diminuer les inégalités mondiales et les conflits.