Rapport 2017>2018 de la Ligue des droits de l’Homme : La démocratie belge en travaux

En 2008, la Ligue des droits de l‘Homme publiait la première édition de L’Etat des droits de l’Homme en Belgique. La vocation de ce rapport, publié annuellement, était de faire le point sur l’actualité de l’année écoulée à l’aune des droits humains, au départ d’analyses issues des Commissions thématique de la LDH.

Comparer le sommaire de cette première édition et celui de l’édition 2018 montre à la fois la permanence des questionnements et de la vigilance de la LDH à l’égard de certaines thématiques mais également le changement perceptible du climat qui accueille ces questionnements.

Pour sa dixième édition, L’Etat des droits de l’Homme en Belgique focalise plus particulièrement son attention sur trois thématiques qui ont marqué l’actualité en 2017 : la politique migratoire, l’évolution des droits économiques, sociaux et culturels et l’état de la Justice.

A travers une série d’articles rédigés par des membres des Commissions d’expertise de la LDH, ce rapport dépeint une Maison Belgique en travaux. Si certaines rénovations sont plutôt enthousiasmantes (nouvelle loi transgenre, proclamation du socle européen des droits sociaux…), force est de constater que de nombreux travaux engagés par les autorités gouvernementales s’apparentent à un dangereux façadisme (l’inflation pénale en matière de lutte contre le terrorisme) voire à une entreprise de démolition larvée de certaines libertés fondamentales (criminalisation des mendiants, des migrants et de la solidarité, pressions sociales et économiques sur les chômeurs, précarisation des justiciables….).

Si certains de ces travaux ont été stoppés net par la Cour constitutionnelle (la loi « Pot pourri II ») ou posent question au sein même de la majorité gouvernementale (les visites domiciliaires), c’est sans doute à l’extraordinaire vitalité de groupes de citoyens réagissant aux manquements des autorités que l’on doit une formidable lueur d’espoir dans la construction, sans cesse renouvelée, d’une démocratie plus respectueuse des droits humains.

Comme le souligne Alexis Deswaef, Président de la LDH, dans ses conclusions, « Le gouvernement a volontairement refusé de voir et de parler de la plateforme citoyenne tant qu’il le pouvait, comme pour tenter d’empêcher qu’elle existe. A force d’attention médiatique, en ce compris de la presse étrangère, les autorités n’ont plus pu la nier. Maintenant, il faut que le gouvernement entende le message de ces quelques dizaines de milliers de citoyens qui plaident pour une politique migratoire plus humaine ».

Téléchargez L’Etat des droits de l’Homme en Belgique. Rapport 2017 > 2018

29 mars 2018