Grève des agents pénitentiaires : revendications légitimes et détenu·e·s qui trinquent

Voilà quelques jours, le 19 novembre, l’arrêté royal portant exécution des articles 15 et 16 de la loi du 23 mars 2019 était publié. Ces articles règlementent la concertation qui doit être mise en œuvre lorsqu’un conflit social apparaît ainsi que le service minimum qui doit être mis en place en temps de grève. Il n’aura pas fallu un mois pour qu’une grève n’éclate.

Détenu·e·s et agents pénitentiaires sont dans la même situation catastrophique. La surpopulation carcérale et la surincarcération de la population en sont les causes, encore et toujours. Les autorités doivent réagir afin que les droits de toutes et tous soient respectés. Si c’est à raison que les syndicats réclament des moyens supplémentaires et des conditions de travail dignes, l’objectif de cette loi du 23 mars 2019 est de réglementer les manières de faire la grève afin de sauvegarder les droits des détenu·e·s.

Une nouvelle fois, les détenu·e·s vont être les premières victimes de cette nouvelle grève (même limitée à 24h). Elle signifie une absence d’accès aux services extérieurs, une absence de visite familiale, une absence de contacts avec les avocat·e·s. Lors de ces grèves, bien souvent les conditions de vie les plus élémentaires font défaut. Les autorités doivent agir afin que les détenu·e·s ne soient pas les victimes collatérales de ces mouvements syndicaux et doivent s’organiser pour que les droits de toutes les parties soient respectés.

A long terme, nous ne cessons de le rappeler, aux côtés des instances internationales et de nombreux autres acteur·rice·s, une seule solution s’impose aujourd’hui: il faut diminuer le nombre de personnes incarcérées. Tous les pouvoirs publics – exécutif, législatif mais aussi judiciaire – doivent agir urgemment pour que cesse une situation inadmissible et en violation des droits humains. Tous en sont responsables !

12 décembre 2019